La seigneurie de Pont Courlay

Avant le XIe siècle, le peuple de France ne portait pour se nommer que le prénom de naissance. C'est au début des croisades que les nobles songèrent à différencier les familles.

Ainsi donc, une famille de Touraine qui descendait d'un chevalier (ce qui lui donnait le droit de noblesse) ayant fait construire un pont en bois et à péage sur une des nombreuses rivières de la région, prit tout naturellement le nom de « De Pont ». (le péage était fréquent à cette époque).

Au XIe siècle, il semblerait qu'un descendant de cette famille, Bertrand de Pont, chevalier de Jérusalem et de Rhodes, qui devint titulaire d'une commanderie en Poitou, acheta une terre (sans pont) dans la paroisse de Courlay. Cette terre devint le modeste fief du Pont composé uniquement d'une ferme et d'un moulin.

Une descendante des « de Pont », Huguette de La Roche et Dame de Pontcourlay, veuve de Étienne Herpin dont le fils Pierre meurt sans enfant, apporte donc l'héritage du fief à Jean Vignerot issu de son second mariage. Ainsi, la seigneurie de Pontcourlay entre dans la famille Vignerot. On construisit alors un manoir et une chapelle au Pont qui est pour nous le « Grand Pont ».

Le plus célèbre des Vignerot fut René, ami de Henri IV pour s'être fait remarquer au combat d'Arques. En 1603, il épouse Françoise du Plessis (sœur de Richelieu). Voilà donc le Pontcourlay qui entre dans la famille Richelieu. René de Vignerot et Françoise du Plessis vécurent également à Glénay (seigneurie offerte à Vignerot pour le baron de Bressuire en 1607). Cependant, ils habitèrent « le Pont » pendant au moins deux années : 1613 et 1614, d'où ils tenaient informée Marie de Médicis, veuve de Henri IV et régente du royaume,  des « menées » des huguenots durant cette période, car bien qu'elle ait confirmé l'édit de Nantes, près du « Pont », à l'Audouinière, à Saint Jouin de Milly, à la Forêt-sur-Sèvre, des protestants restaient fermes. Il est donc fort probable que Richelieu lui-même soit venu visiter sa sœur à Courlay.

À cette époque, le seigneur du Pontcourlay rendait la justice en un logis appelé « Le Parquet », situé dans le centre du bourg. Un petit pavillon, vestige dudit parquet existait encore en 1847.

René de Vignerot et Françoise du Plessis eurent deux enfants :

  • Un fils, François, qui hérita de la seigneurie du Pont, devint le marquis de Pontcourlay et fut promu général des Galères.
  • Une fille, Marie-Madeleine, qui devint Dame d'atours de la Reine, et ainsi, vécut à la cour de Louis XIII. Elle épousa Antoine de Rouvre, seigneur de Combalet, fut l'ami charitable de Saint-Vincent-de-Paul et reçut le titre de Duchesse d'Aiguillon pour ses œuvres (titre habituellement réservé aux hommes). Corneille lui dédia « Le Cid » !

 

Les descendants de Françoise de Vignerot ont porté le titre de Marquis du Pontcourlay jusqu'au milieu du XVIIIe siècle : ils furent tour à tour pairs de France, gouverneurs, éminents militaires, ministres.

Le dernier des ducs de Richelieu (ce nom et son blason ayant été adopté par le petit-fils de René Vignerot : Armand-Jean), Jean Armand Chatel, Marquis de Jumilhac, meurt sans enfant en 1952. Il avait fait don en 1930 à l'université de Paris d'une partie du domaine de Richelieu : la Sorbonne, où sont enterrés Richelieu lui-même et quelques-uns de ses descendants. La châtellenie de Pontcourlay qui fut laissée à la juridiction de Jean Forestier de Lessert vers 1775 avait pour lieu principal le « Grand Pont », et la « Chaletière » qu'on appelait en 1605 « Charletière ».

Il reste encore au « Grand Pont » quelques fenêtres de granit salpêtré, une porte en ogive montée en calcaire blanc, tout cela dans ce qui est maintenant un hangar. L'ensemble aurait été entouré de douves comblées par la démolition d'une partie du bâtiment.

En retrait, il subsiste également une belle échauguette et des parties de moulures en granit des anciennes fenêtres.

La reconstitution de la vie de Mme de Combalet, Duchesse d'Aiguillon, est visible dans l'église de Glénay. Les gisants, quelque peu détériorés, de René de Vignerot et de Françoise du Plessis sont toujours dans la chapelle du château de Glénay.

La généalogie des Vignerot est conservée à la mairie de Courlay.

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