Son histoire
En 1848, il n'y a qu'une école pour les garçons à Courlay. L'instituteur est M. GUIGNARD ancien séminariste, riche et instruit.
Il établit son école au bourg dans une salle bien éclairée située près de l'église acquise par la mairie pour la somme de 840 frs. (C'est l'actuel presbytère). Ce local fait envie au curé, Louis BONNIN, dont le presbytère (La Vieille Cure), délabré et sombrant de vétusté, se retrouve situé à environ 1 km du bourg.
Il n'ose cependant lui demander « sa chambre et son lit » sans doute par respect pour les services que lui rend son collaborateur en matière de conversion (c'est l'époque de l'après-révolution et l'instituteur essaie de ramener les dissidents à l'église). Il attend donc son décès pour négocier avec la commune l'échange de sa vieille cure contre la maison d'école.
La vieille cure est effectivement en mauvais état. Avant d'être un presbytère, elle avait longtemps tenu lieu de monastère. Après délibération du Conseil Municipal en 1852 et le décès de l'instituteur GUIGNARD, le nouveau M. BILLAUD, s'installe donc à la Vieille Cure en 1854 avec sa femme et ses douze enfants.
Tout ce monde était logé dans une seule chambre à l'étage.
Il arrivait donc, plusieurs fois par jour, que le maître fût obligé d'interrompre ses leçons ne pouvant pas se faire entendre à cause du vacarme naturel de sa nombreuse famille. Le plancher vermoulu et disjoint laissait filtrer sur la tête des élèves, en train de lire ou d'écrire, certains liquides d'un parfum douteux !
Derrière l'école se trouvait un grand taillis de châtaigniers (qui existe encore), où pendant les récréations les plus grands élèves prenaient leurs ébats, la cour de l'école étant trop petite.
On raconta longtemps dans le pays quelques-unes des bonnes farces que les élèves se plaisaient à jouer à leur instituteur lorsque celui-ci donnait le signal de la rentrée. C'était d'interminables poursuites dans les fourrés du taillis. Les classes de l'après-midi comprenaient de nombreux absents dans la saison des nids d'oiseaux, les écoliers préférant les visiter.
Les cabinets d'aisance étaient insuffisants et dans un état de malpropreté repoussante, les élèves utilisaient naturellement le taillis de châtaigniers.
Sur les dires d'un ancien élève né en 1875 et qui a fréquenté cette école, la classe à l'origine au rez-de-chaussée aurait été par la suite aménagée à l'étage. Cette déplorable installation se prolongea jusqu'après 1877, époque à laquelle la commune se vit dans l'obligation de construire une première école pour les garçons. On attendit 1888 pour voir ériger l'école des filles.
La Vieille Cure est devenue propriété privée à la fin du XXIe siècle. Cinq familles habitent actuellement sur le site qui est maintenant tout à fait charmant.